Communiquer pour favoriser une meilleure cybersécurité, qui l’eut cru ? C’est pourtant de ce parti-pris qu’est parti TESIS pour imaginer le nouveau label NouVey dédié à la cybersécurité en santé à la Réunion. L’objectif ? Sensibiliser l’ensemble des acteurs en santé sur l’enjeu de la sécurité des systèmes d’information en mettant au coeur les bonnes pratiques d’hygiène numérique.
Récompensé lors des Talents de la e-santé 2023 pour le trophée Cybersécurité, Alice Robert, cheffe de projet digital cybersécurité pour le GCS TESIS nous explique l’origine du projet et les enjeux autour de la confidentialité des données de santé. C’est parti ! 🚀
Quel est votre parcours ?
Je suis avant tout une communicante ! J’ai étudié la communication avec le DUT et la licence information et communication à Toulouse, puis j’ai été formée durant un an aux métiers de webmastering pour obtenir davantage de compétences techniques indispensables à la création de contenus (vidéos, visuels pour les réseaux sociaux etc.)
Aujourd’hui, mon travail est essentiellement tourné vers la communication digitale autour des enjeux de e-santé et de cybersécurité au sein du groupement de coopération sanitaire TESIS.
Pouvez-vous nous présenter votre projet ?
NouVey est un programme régional, soutenu financièrement par l’Agence Régionale de Santé (ARS) La Réunion et les acteurs de santé de l’ile, puis mis en œuvre par le GRADes TESIS. Son objectif est double :
- Atténuer les risques d’attaques informatiques en rendant les acteurs plus vigilants
- Faciliter leur orientation vers des solutions d’accompagnement et des prestataires adaptés
La sensibilisation à la cybersécurité des professionnels de la santé contribue à créer un environnement numérique plus sûr pour les patients !
Il faut savoir qu’une crise informatique peut se transformer en crise sanitaire dès lors que les outils informatiques ne répondent plus, ni la téléphonie interne. L’établissement est alors coupé du monde et n’a plus accès à tout ce dont il a besoin pour fonctionner correctement : planning des rendez-vous, des opérations prévues, de l’imagerie, des comptes-rendus…
Aujourd’hui avec le Ségur du Numérique, nous incitons les professionnels à se tourner vers des outils interopérables, ergonomiques et faciles d’usage qui leur permettront de partager les données de santé dans un cadre fluide et sécurisé ! Avoir un outil dit « sécurisé » est donc essentiel. En revanche, si son utilisation ne l’est pas, c’est là où le paradoxe apparaît.
Avec NouVey, on souhaite montrer que même des habitudes qui semblent anodines peuvent vraiment créer des failles de sécurité qui pourtant, pourraient souvent être évitées – même si le risque zéro n’existe pas.
En favorisant l’adoption de bonnes pratiques d’hygiène numérique, on tend à assurer la continuité des soins, la disponibilité et l’intégrité des données médicales. Ces bonnes pratiques incluent la bonne gestion des mots de passe, l’authentification à deux facteurs, la sensibilisation aux attaques de phishing, etc.
D’où vient l’idée de NouVey ?
NouVey s’inscrit directement dans les priorités inscrites dans la feuille de route du numérique en santé puisque ses missions sont de sensibiliser et de former le maximum d’acteurs du sanitaire, du médico-social et du social à la cybersécurité et à l’hygiène informatique à La Réunion.
Quels sont les retours terrains / bénéfices de votre projet ?
En sensibilisation, les indicateurs de performance sont assez difficiles à obtenir car cette année, NouVey s’est d’abord implanté dans le paysage sanitaire et médicosocial. Nous avons pu collecter malgré tout ces premiers indicateurs qui sont assez encourageants :
- Des affiches au sein des établissements de santé et médicosociaux : cela représente plus de 15 000 acteurs de santé touchés
- Des flyers sur la cyber-hygiène joints aux bulletins de salaire des agents du GHT de La Réunion : 9000 agents sensibilisés
- Des jeux-sérieux : 14 sessions faites auprès d’environ 85 professionnels de santé
- 2 séances de formation à la gestion de crise cyber : 22 participants parmi des directions d’établissements sanitaires et médicosocial
- Plus de 150 participants aux conférences sur la cybersécurité durant notre journée e-NOV
Quelle suite donnez-vous au projet ?
Nous pensons qu’il est important que les professionnels mais aussi le grand public sachent que des actions concrètes sont menées pour renforcer le niveau de sécurité autour de leurs données de santé. En tant que patient, quand je vais chez mon médecin traitant, j’aimerais m’assurer que mon dossier médical ne finisse pas sur le darkweb.
Pour ce faire, NouVey veut former les professionnels de santé aux bonnes pratiques qui pourraient sensiblement les prémunir des cyberattaques. C’est pourquoi on envisage cette année de mener beaucoup d’actions de sensibilisation sur le terrain, dans le hall des hôpitaux ou des cliniques, dans les réfectoires des EHPAD en s’appuyant sur des jeux-sérieux (ou serious game) qui ont un taux d’engagement assez intéressant !
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Merci Alice pour votre partage 💡